vendredi 23 février 2018

L'Atelier des Souvenirs (Anne Idoux-Thivet)

Alice végète depuis trois ans dans le déprimant état de chômeuse surdiplômée, quand elle a l’idée d’animer des ateliers d’écriture dans des maisons de retraite. Suzanne, Germaine, Jeanne, Elisabeth, Georges, Lucien… : les anciens dont elle croise la route sont tous plus attachants les uns que les autres. Au fil des séances d’écriture, les retraités dévoilent des bribes de leur passé tout en complotant pour influer sur l’avenir d’Alice. Un roman sur la solitude et la nostalgie. Sur l’amitié, la tendresse et l’amour, aussi…

Non, vous ne rêvez pas, ceci est bien une chronique ! Je manque vraiment de motivation ces temps-ci, et de temps… mais quand faut y aller, faut y aller !

L’Atelier des Souvenirs est un roman assez court qui nous parle d’Alice, qui, pour sortir du chômage, va se lancer dans un atelier d’écriture dans deux maisons de retraite. Elle n’a jamais fait ça, mais va très vite découvrir de très belles choses, une richesse incroyable avec ces « petits vieux » qui participent à ses séances. Là s’ouvre un nouveau chemin pour elle, de surprises, déconvenues, tendresse et inquiétudes parfois aussi !

Quand j’ai commencé le roman, je ne savais (comment souvent) pas trop à quoi m’attendre. Un rapide épilogue qui ne dit quasiment rien, et ensuite le lecteur plonge dans des morceaux choisis de l’atelier d’écriture d’Alice. D’abord, j’ai eu peur que cela ne soit que ça : des morceaux choisis qui seraient censés nous toucher. Et puis non, Anne Idoux-Thivet a choisi d’abord de nous intriguer avec ça, pour donner une touche particulière à son roman, puis de mêler une histoire, celle d’Alice et de ses nouveaux compagnons. Celle d’une femme qui va apprendre tellement avec eux, mais pas que !

Ce bouquin est un joli condensé de tendresse, d’esprit, de réalisme et de joie de vivre. Il n’y a pas toujours de quoi rire, de quoi s’émerveiller, mais véritablement, le lecteur qui s’y attarde ne pourra que remarquer qu’on y célèbre la vie et les liens qu’on peut y tisser. L’auteure ne s’embarrasse pas de trop de descriptions, elle reste souvent dans les faits, et croque rapidement les émotions de ses personnages, laissant aussi régulièrement la part belle aux dialogues, et surtout aux extraits de l’atelier d’écriture.

Ce qu’il faut noter aussi, c’est que nous n’avons pas que des aînés ! Nous avons aussi des enfants, puisqu’Alice sera aussi confrontée à ce public, dans son atelier. Et elle va réussir à les réunir, pour former une mosaïque de vie et d’humanité qui ne pourra que rejoindre le lecteur, parce que c’est touchant et vrai. Nous avons aussi des personnages entre les deux générations : Madame le maire, Alice, Chloé, Julien…

Le croisement de tous ces personnages donne quelque chose de beau, de juste, même si on reste dans de la fiction. Il n’y a pas que de la joie, je vous l’ai dit, parce qu’en parlant de ce public de personnes âgées, il se passe forcément des choses moins drôles. Pour autant, j’ai trouvé que tout était abordé avec pudeur et douceur, encore une fois. Comme pour montrer, inclure, sans juger. Mais en expliquant de façon à ce qu’on ne puisse pas ignorer.

Quelque part, ce livre a trouvé un écho en moi, comme en beaucoup je pense, parce que j’ai pensé à ma grand-mère. À ces proches que nous avons dans des maisons de retraite ou des EHPAD. À la richesse qu’ils peuvent nous transmettre, à nos façons de les rejoindre, ou à nos incapacités de les rejoindre, justement. Je pense que ce roman pourra parler à beaucoup, pour ce point précis.

Dans l’ensemble, le roman a été une chouette lecture, et je regarde le livre avec un sourire. Si j’ai un seul petit bémol, c’est celui de la fin, que je trouve trop courte, trop brusque. Les fins ouvertes mais pas trop ne me conviennent pas forcément, mais je m’en satisferai ici. Disons que cela reste dans la lancée de tendresse et de pudeur qu’Anne Idoux-Thivet a initié pour le reste du bouquin.

Et… je crois que j’aurai ici tout dit ! Mes chroniques réduisent en taille, c’est pas plus mal ! Une jolie plume simple, qui colle pourtant bien à chaque style pour les extraits choisis du cahier d’écriture, est le seul élément que je pourrais ne pas avoir dit.

En conclusion, L’Atelier des souvenirs est un roman que je recommande pour sa douceur, pour son réalisme mais aussi pour toute la richesse qu’il nous transmet. Alice va beaucoup apprendre et vivre (avec surprises !) auprès de ces aînés qu’elle va côtoyer. Ils ont chacun leur caractère, et le lecteur pourra difficilement ne pas les aimer. Le chemin d’Alice nous emportera, ses compagnons nous toucheront, et le bouquin sera juste un pur plaisir pour ceux qui le liront. Ce sera un 17/20 pour moi !

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