lundi 16 octobre 2017

C'est toi le chat (Laura Trompette)

Un chat abandonné.
Un chef cuisinier veuf et père.
Une enfant singulière.
Une femme sous emprise.
Lorsque quatre vies tourmentées entrent en collision, n’est-ce pas un signe du destin ? À six mains et huit pattes, seront-ils plus forts ?
Chahutés mais jamais vaincus, nos héros prouvent que rien n’est immuable tant que l’on est vivant.

Non, non, vous ne rêvez pas ! C’est bien une nouvelle chronique sur le blog ! La deuxième du mois d’octobre 2017 ! Et je ne crois pas que la neige soit prochainement annoncée par la météo, mais je ne suis sûre de rien… hihi !

C’est toi le chat nous embarque auprès d’une petite bande familiale. Harold est un chat qui vient d’être abandonné, au caractère assez bien trempé, et qui va être accueilli dans une famille un peu atypique : celle de Paul et Louise, qui vivent sans Aurélia. Il manque une maman et une femme, et aucun des deux ne se construit très bien, même s’ils font de leur mieux. L’arrivée d’Harold coïncide avec beaucoup de vagues dans cette famille : Paul qui essaie de sortir à nouveau, puis qui va rencontrer quelqu’un sans trop savoir comment, Louise qui est beaucoup plus évoluée intellectuellement et qui souffre déjà à l’école. Et le chat, au milieu, qui va essayer de survivre… un savant mélange bien onctueux !

En débutant ce roman, je ne savais pas trop quoi penser. J’avais déjà croisé le nom de Laura Trompette sur des couvertures de romans qui ne me faisaient pas forcément envie. Mais le chat, l’aspect psychologique présentés dans le résumé m’ont convaincue. Quelle bonne idée j’ai eu de lui laisser sa chance !

Laura Trompette nous démontre très vite que sa plume est douce, précise, et qu’elle sait s’accorder à ses personnages. Difficile de confondre la narration d’Harold et celle de Paul ! Elle fait véritablement émerger la personnalité de chacun dès le début, puis parvient à créer une évolution dans leurs caractères au fur et à mesure, ce qui est assez fort. Surtout quand on voit l’épaisseur du roman ! En plus de cela, nous sommes confrontés à un (voire deux !) points de vue masculin, ce qui change pas mal la dynamique de la « romance », et je dirais même de l’histoire en général. C’était fascinant !

Là où j’ai été curieusement surprise aussi, ça a été de me dire que la narration avec Paul ressemblait parfois à ce que je trouvais dans les romans de Gilles Legardinier, dans la façon de nous présenter les choses. Ça m’a beaucoup charmée, parce que c’était simple, humain, et touchant. Et tout le long du roman regorge de passages soit très drôles et cocasses, directs, avec Harold, soit de touches plus humaines, douces et convaincantes de la part de Paul. Je pense qu’il faut beaucoup de psychologie et de sensibilité à l’autre pour réussir à écrire un bouquin comme ça, sans se perdre dans une narration trop complexe et aller à l’essentiel. Pour moi, Laura Trompette l’aura très bien réussi !

En plus de cela, la thématique centrale de (re)construction est très enrichissante. De bien des façons, l’auteure nous invite à changer notre regard sur différentes choses, à la tolérance, et la tolérance envers soi-même. Louise est pour cela un bel exemple, parce que son enfance n’est vraiment pas évidente, et ses proches l’accompagnent comme ils le peuvent, avec beaucoup d’amour et de tendresse. Paul aussi est bien entouré, même s’il fait face à des défis qu’il n’aurait jamais imaginés.

Après, n’allez pas croire que le roman est pesant, au contraire ! Il se lit de façon très fluide, très légère, même si on ne peut éviter de se plonger dedans parfois avec un peu de gravité, vu les thèmes abordés. Comme le tout est abordé avec simplicité, sans fioritures, c’est juste un plaisir à lire, mais qui fait aussi réfléchir. Avec l’automne qui s’installe véritablement, c’est super à lire avec une boisson chaude sous un plaid !

Et comme je n’ai pas grand-chose de plus à dire, hormis que le rythme est prenant, tranquille, et que l’alternance des points de vue donne un bon dynamise au roman, je vais clore cette chronique ! On dirait que la douce efficacité de la plume de Laura Trompette m’aura contaminée (du moins, je l’espère !).

Je vous conseille donc C’est toi le chat, une histoire qui regorge de jolis messages, dans laquelle vous rencontrerez un chat au caractère bien trempé, au langage assez châtié (aha), tout en côtoyant une famille en reconstruction, tranquillement mais sûrement. Ce roman est doux, réaliste et touchant, avec une plume très maîtrisée et chaleureuse, qui met en valeur des personnages intéressants et riches. Aucun jugement, au contraire, c’est une invitation à avancer sur le chemin de la vie, surtout quand on n’a pas été épargné. Ce sera donc un 17/20 pour moi !

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