lundi 28 novembre 2016

Piégés (Christy Saubesty)

Londres, 1853.
Aaron Wendell, riche héritier à la réputation sulfureuse, n’imaginait pas que sa vie serait bouleversée par une banale partie de campagne. Pas plus que la jeune Abigail Fischer, qui pensait avoir connu suffisamment de drames pour toute une vie.
Dans leur dos, les jalousies s’exacerbent et dans l’ombre, l’ennemi les guette…

Parlons donc de cette chouette lecture commune faite avec April, the seven ! C’est toujours un vrai plaisir de partager ses ressentis lecture avec elle, surtout quand le bouquin vous embarque !

Piégés est l’histoire d’Abigail Fischer, fille de médecin aveugle des suites d’un tragique accident survenu dix ans plus tôt, qui lui a retiré aussi sa mère ; mais aussi d’Aaron Wendell, jeune homme libertin qui n’envisage pas le moins du monde de se poser un jour. Leur rencontre, incongrue et pleine de malentendus, va les mener dans une situation qu’aucun des deux n’aurait imaginée…

J’avais déjà lu un roman de Christy Saubesty : Laurette et les petits bonheurs de la vie, et je me souviens avoir beaucoup apprécié mon escapade livresque. Je pensais bien aimer Piégés à son tour ! Tous les ingrédients étaient réunis : le contexte historique, une héroïne un peu atypique, le genre romance… et effectivement, j’ai passé u très bon moment de lecture.

Le roman commence par la funeste nuit qui ôta la vue à Abby. Cela nous permet de mieux comprendre les évènements par la suite et surtout les animosités de certains personnages à l’encontre d’autres. De fait, vous aimez ou détestez certains d’entre eux assez rapidement : le ton est donné.

Puis, vient le temps présent du roman, avec la rencontre impensable entre Aaron et Abigail, qui va se reproduire dans un tout autre cadre et totalement changer la donne de leur relation. En fait, ce roman nous induit dans une intrigue faite de pas mal de concours de circonstances, où chacun doit assumer les conséquences de ses actes, y compris des conséquences qu’il n’avait pas du tout imaginées. J’ai beaucoup aimé ceci : les protagonistes ne se défilent pas, et avancent quoi qu’il advienne.

Ah, parlons-en, des personnages. Aaron et Abby ont tous deux des caractères forts et par moment butés, c’est un fait. Pour les lecteurs, c’est aussi agréable que frustrant, parce que les quiproquos sont vite arrivés et que la tension qu’instaure Christy Saubesty ne nous laisse pas indifférent. Pourtant, c’est aussi ça qui rend le récit addictif. Pour en revenir à Aaron, par exemple, il a parfaitement conscience de ne pas être un modèle à imiter, toutefois, il s’en contrebalance assez férocement. Jusqu’au jour où il rencontre Abigail, et son comportement va peu à peu changer. Sa relation avec sa petite sœur va aussi le transformer, et c’est chouette à lire. Abigail, quant à elle, est déterminée, bien qu’innocente et parfois même inconsciente. Son manque de confiance en elle a fait écho en moi, et je pense que d’autres se retrouveront aussi en elle.

Pour autant, aucun n’est enfermé dans un carcan et tous les personnages évoluent, qu’ils soient secondaires ou principaux. L’auteur réussit à offrir à chacun une psychologie propre, offrant une profondeur intéressante au roman. Comme nous avons aussi pu en discuter avec ma partenaire de lecture commune, les personnages secondaires ne sont pas là pour mettre en valeur le héros : ils sont des éléments importants de l’histoire et de l’intrigue, véritablement acteurs qui peuvent débloquer des situations. Du coup, ça nous laisse penser à une suite les concernant, ce qui n’est pas pour me déplaire !
Et si je dois m’attarder sur le méchant de l’histoire (ou la méchante, je ne dirai rien), je peux avouer qu’il y a des baffes qui se perdent, quand même.

Côté intrigue, romance et tout, j’ai été heureuse de constater que la romance tenait la place centrale, sauf que d’autres choses, nouées plusieurs années auparavant, jouaient sur l’instant narré. On aurait dit les fils emmêlés d’une pelote de laine qui enfin, se détendait pour être réarrangée. Niveau romance en elle-même, j’ai été accrochée, je ne voulais plus lâcher le bouquin, surtout que rien n’est simple et que l’auteur prend son temps pour faire monter la pression avant de compliquer toute la relation d’un joli coup de plume. Aaron et Abigail forment un couple d’exception et on aime les suivre, vraiment. Évidemment, pour ce qui a été des scènes osées, j’ai trouvé qu’il y avait trop de détails, mais ça devient une habitude chez moi, et je pense ne jamais m’y faire. Il n’y en a pas à outrance non plus, et Christy Saubesty a réussi à faire du sujet une thématique intéressante à traiter dans le récit.

Concernant la plume, j’ai beaucoup aimé le style, qui restait accessible, toutefois m’a semblé collé à l’époque aussi. C’était fluide, entraînant, prenant, passionnant parfois… et puis d’un coup, au détour d’une phrase, on voit que notre auteur sait très bien manier et les fils de son histoire, et nos propres émotions. C’est une des raisons pour laquelle j’ai décidé de sucrer un peu de ma nuit de vendredi à samedi… j’étais trop immergée dans l’histoire pour en décoller.

Abordons l’aspect des valeurs du roman. Le courage et la détermination sont présents, l’amour aussi, bien que le chemin soit un peu différent : il survient plus tard. Si le lecteur le remarque assez tôt, il est nommé par les personnages après une longue suite d’évènements. On retrouve aussi le sens de la justice, l’honnêteté, la confiance en l’autre (et surtout dans une relation aussi importante que celle du mariage), mais aussi la fidélité… en fait, dans un bouquin qui aborde la notion de mœurs à n’importe quelle époque, vous avez forcément celle des valeurs qui ressort, et dans Piégés, je trouve que Christy Saubesty a réussi à faire passer de beaux messages.

En conclusion, Piégés a été une très bonne lecture, bien addictive et avec une jolie histoire d’amour. Le contexte historique était très agréable, sans parler de la notion de déficience sensorielle que je n’ai pas abordée dans ma chronique, mais que j’ai suivi avec intérêt (formation oblige) durant ma lecture. L’intrigue est bien ficelée, le rythme est présent, Christy Saubesty a une belle plume, sait jouer avec nos émotions, bref, c’est une vraie réussite et une lecture que je conseille !
Ce sera donc un 18/20 pour moi !

Et pour les petits curieux, voici la chronique d'April, the seven ! 

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