lundi 26 septembre 2016

El Ruiseñor (Kristin Hannah)

France, 1939. Dans le village de Carriveau dans la Loire, Vianne Mauriac fait ses adieux à son mari qui part au front et se retrouve seule avec sa fille. Elle ne peut imaginer que les nazis vont envahir le pays. Pourtant, lorsqu'un capitaine allemand réquisitionne sa maison, elle est forcée d'accueillir un officier sous son toit. Et fait le choix de protéger sa fille avant la liberté de son pays... Sa sœur Isabelle, 18 ans, a passé son enfance dans des pensionnats depuis la mort de leur mère, et son père décide de l'envoyer vivre avec Vianne. Mais son tempérament rebelle met en danger leurs vies à toutes. Isabelle décide donc de partir vivre à Paris, le jour de l'entrée des Allemands dans la ville. Impétueuse et pleine d'idéaux, elle s'engage très vite dans la Résistance sous le nom de code "Le Rossignol" et fait régulièrement passer des aviateurs anglais en Espagne. Deux sœurs, deux destins et deux façons de survivre à la guerre et à l'envahisseur. Un grand roman sur l'amour, la liberté, les idéaux et sur le rôle des femmes pendant la guerre.

Note : Oui, j’ai préféré vous mettre le résumé en Français, c’est plus logique pour vous donner envie ! ;-)

Quand j’ai acheté ce bouquin, je suis immédiatement tombée sous le charme de sa couverture, puis du simple fait que ça parlait de la France, et enfin, le résumé a achevé de me convaincre. Fichtre, que j’ai bien fait de me laisser tenter !

El Ruiseñor nous parle de l’histoire de deux sœurs pendant la Deuxième Guerre Mondiale : Vianne et Isabelle. Vianne vit un amour merveilleux depuis ses seize ans, et même si la vie n’est pas parfaite, elle est heureuse avec Antoine et leur fille Sophie. Isabelle, quant à elle, est délaissée à la fois par son père et sa grande sœur, ballottée d’institutions en internats, parce que personne ne veut s’occuper d’elle et de son caractère fort et spontané. Mais cette fois-ci, c’est décidé, elle va s’imposer.
Effectivement, elle va le faire… pas selon ce qu’elle avait imaginé, puisque la Guerre va tout chambouler. Isabelle va faire partie de la Résistance, ne supportant pas la passivité, et Vianne va tout faire pour protéger Sophie, qu’elle doit désormais élever seule. Jusqu’à quels sacrifices les deux femmes devront consentir pour continuer, pour survivre ?

Quand je repense à ce roman, tout ce à quoi je pense est une impression diffuse de force. D’énormément de force, même. Ce livre est incroyablement touchant, réaliste, douloureux, mais aussi empreint d’une lumière indéniable. On plonge dans l’enfer de la Deuxième Guerre Mondiale (notée ici 2GM) tout en restant portés par l’amour de ces deux femmes aux caractères diamétralement différents mais tellement fortes et humaines.

Je ne peux pas vous dire laquelle de ces héroïnes j’ai préféré. Sûrement un peu Isabelle parce qu’elle incarne réellement la femme que nous rêverions toutes d’être dans les temps difficiles : celle qui brave tout, au mépris de sa propre peur, afin qu’un avenir meilleur survienne. En même temps, Vianne incarne cette dame que nous serions pour beaucoup si les temps difficiles venaient : celle qui se tait, qui essaie de courber l’échine afin de protéger ceux qu’elle aime. Elle fait confiance au gouvernement, et passée la désillusion, elle va faire de grands et douloureux actes pour permettre une relative sécurité à plusieurs personnes. Chacune a su forcer mon admiration à un point difficilement concevable.

Toute l’intrigue du roman recouvre une période allant d’un peu avant la guerre jusqu’à un peu après, et ceci avec quelques épisodes datant de 1995. Ces épisodes ont permis quelques surprises dans les dernières pages du roman, d’ailleurs ! J’étais tellement à fond, il faut dire…

Il me faut aussi avouer ici que si le roman m’a autant touchée, c’est sûrement parce que j’ai visité Auschwitz cet été en partant aux JMJ. Il m’est désormais impossible de ne pas être percutée par toute cette histoire, et pourtant, cette fois-ci, j’ai non seulement été profondément heurtée par ce que j’ai trouvé sur les camps de concentration (dont on entend seulement parler, dans un premier temps), mais aussi choquée par les conditions de vie des français à l’époque. J’avais conscience des privations, des tickets de rationnement, mais jamais d’une telle précarité, d’une telle… extrémité !

Oui, le roman est douloureux. Chaque rebondissement est difficile, il nous tient en haleine et nous rappelle que nous ne devons pas oublier. Je trouve que El Ruiseñor rend parfaitement bien justice à la place que les femmes ont pu avoir dans ce conflit horrible, dans la réalité de ce qu’ont été les faits et qu’on a pu peut-être taire au moins un peu. Rien n’est caché, mais on sent, on prie nous aussi avec les personnages pour que tout s’arrête. On a beau savoir, on a beau se rappeler comment ça se termine, ici, rien n’est joué. C’est comme s’il nous était offert de vivre un peu tout ceci pour en prendre de la graine.

En prendre de la graine, oui. C’est exactement ce qui en ressort. Les sacrifices, l’espérance qu’on essaie d’ensevelir sans jamais y parvenir tout à fait, la volonté de vivre… Ce qui fait de ce roman une œuvre magistrale, c’est le côté profondément humain qui en ressort. Les blessures de ces femmes qui nous ressemblent, de ce peuple qui est le nôtre… c’est notre passé, véritablement. Et quand on finit le roman, on a le cœur serré de tout ceci, de toute cette douleur, toute cette violence, cette inhumanité que nous avons encore du mal à intégrer… mais on se tourne vers l’amour, vers ce qui nous fait avancer.

Vous l’aurez deviné, je suis en amour devant ce bouquin. J’ai mis plusieurs jours à le lire parce qu’il est conséquent, que le sujet est peu évident et surtout… parce qu’il était en espagnol ! Au moins, je me suis mise à l’épreuve !
Cela étant, j’ai quand même trouvé que la plume de Kristin Hannah était très belle, même traduite dans une langue que je suis loin de maîtriser comme le français. Les descriptions, les dialogues… tout était réaliste, parfois poétique, surtout poignant et prenant. Les dernières 200 pages ont défilé à la vitesse du son ou presque !

En conclusion, je dirai que El Ruiseñor – ou Le Chant du Rossignol en français – a été une excellente découverte pour moi. Il m’a profondément marquée et je reste admirative du travail de rédaction qui a été effectué. Isabelle et Vianne m’ont tellement touchée et m’ont paru si proches malgré leurs épreuves. J’ai encore appris de nouvelles choses concernant cette période qui n’a de cesse de nous fasciner malgré ses horreurs. L’histoire de ces deux femmes uniques est un véritable hymne à l’espoir, l’amour et au fait qu’il ne faut jamais renoncer. Il m’a touchée en plein cœur et je ne doute pas qu’il le fera encore pour des tonnes d’autres personnes. Quelle merveille, vraiment ! On plonge dans un passé sombre, mais c’est un bijou brillant, brillant…
Je ne sais pas si c’est un coup de cœur, ou peut-être que si, allez savoir. Ce sera en tout cas un 20/20 pour moi, et foncez le lire, s’il vous plaît !

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