vendredi 1 avril 2016

L'Épouvanteur (Joseph Delaney)

Tome 1 : L'Apprenti Épouvanteur

Septième fils d'un septième fils, Tom perçoit les ombres de ceux qui ont peuplé la terre et ressent la présence des êtres maléfiques. A treize ans, il doit quitter la ferme pour devenir l'apprenti de l'épouvanteur, chasseur de démons et sorcières. Commence alors pour lui une nouvelle vie, difficile. N'écoutant que son bon cœur, il va permettre la libération d'une sorcière particulièrement cruelle que son maître a enfermée dans un puits. Il aura alors à l'affronter à plusieurs reprises avant de la voir disparaître à tout jamais.

Autant vous dire que même si j’ai croisé plusieurs fois les romans de cette saga, je n’avais jamais vraiment songé à mettre le nez dedans… jusqu’à ce qu’on me le prête !

Tom est un jeune garçon qui va se retrouver l’apprenti de l’Épouvanteur, un être marginal qui chasse les êtres d’obscurité. Loin d’être réjoui à cette idée, il va pourtant s’appliquer à faire ce qui lui est demandé durant son mois d’essai. Et décider de continuer sur cette voie. Mais Tom va faire une grave erreur et délivrer la Mère Malkin, une terrible sorcière avide de sang… parviendra-t-il à la vaincre définitivement ?

Soyons tout de suite clairs : je n’aurais jamais pu lire ce livre pendant mon adolescence. La pauvre chose sensible et peureuse que je peux être n’aurait pas supporté ce genre de littérature. Maintenant, là, à 23 ans, j’ai parfois frémi et senti mon cœur s’emballer, parce que je me représentais trop bien certaines scènes.

Le premier opus de cette saga nous fait découvrir Tom, un jeune garçon déjà bien mature pour son âge, mais aussi incroyablement insouciant et naïf. C’est ce qui le fera tomber dans certains pièges… mais lui permettra aussi de grandir. J’ai bien aimé sa personnalité, parce qu’elle véhicule de belles valeurs, de beaux principes, comme celui de se faire sa propre idée sans se laisser berner par les préjugés des autres. Tom est quelqu’un de droit et pour ça, son histoire est appréciable à suivre.

S’il est droit et essaie de rester juste, notre héros va pourtant se retrouver dans des situations d’une noirceur peu courante. Sorcières avides de sang, fantômes, gobelins… d’autres auraient pris les jambes au cou bien avant lui ! Parce que Tom a bien peur, mais il affronte ses peurs, d’autant plus qu’il est le septième fils d’un septième fils et qu’il ne peut pas échapper à certaines choses.

Ce qui me permet d’aborder le point de l’intrigue : on verse dans de l’horreur jeunesse, et c’est très bien construit. Chaque élément en amène un autre, dans une suite logique, et pourtant, nous nous laissons surprendre et mener entre ces quelques pages. Le tout est très sérieux, même si on a droit à quelques moments plus légers. Le ton reste frais, comme quelqu’un qui raconte une histoire à haute voix, bien que les sujets soient peu évidents. C’est fluide et on se laisse embarquer jusqu’à la fin !

Du côté de l’imaginaire, on peut dire que c’est déjà bien développé pour un premier tome et je m’attends à ce que la suite offre bien des précisions sur plusieurs points. J’aime le fait que les croyances de certaines religions aient été incluses dans ce roman un peu fantasy, notamment sur les possessions vues par des prêtres.

Je pourrais aussi parler des autres personnages : j’ai beaucoup apprécié l’Épouvanteur, qui n’est pas un vieil homme grincheux et qui flanquerait une rouste à son apprenti à la moindre erreur. Non, je l’ai trouvé pédagogue mais en même temps très fort, et je trouve qu’il a la classe, vraiment ! J’ai en revanche été moins emballée par Alice, que je ne sais pas trop comment considérer. J’avais parfois envie de la secouer, ou de l’ignorer, simplement. Elle est complexe !
Et si on parle des méchants… vraiment flippants. Joseph Delaney ne s’est pas arrêté au concept de « roman jeunesse » pour inclure des personnages sincèrement mauvais et meurtriers, raison pour laquelle je suis contente d’avoir découvert ce début seulement maintenant. Mais c’est un bon point, parce qu’on voit ainsi le meilleur et le pire de l’homme.

Il y a ainsi beaucoup d’aspects humains qui sont traités dans ce premier tome : le choix d’une vie, notamment lorsqu’il demande des sacrifices, l’attachement à sa famille, aux valeurs qui nous paraissent importantes, le respect des autres ou le courage de faire face… je pourrais en dérouler tout un parchemin.

En conclusion, servi sur une jolie plume fraîche et fluide, correspondant bien à un adolescent, on part à la rencontre de l’Épouvanteur, de son apprenti et de leur monde. Dans une intrigue logique mais semée d’embûches, parsemée de valeurs qui pourront toucher d’autres comme moi, on découvre un imaginaire aussi effrayant que réaliste et bien trouvé. Heureusement que j’ai lu ça tardivement, parce que Joseph Delaney est allé au bout des choses, n’ayant pas peur de présenter ses méchants sous un jour vicieux, même pour nous. Bref, c’est un début surprenant, original et marquant !
Ce sera donc un 15/20 pour moi !



Tome 2 : La Malédiction de l'Épouvanteur



Voilà six mois que tu es l'apprenti de M. Gregory, me dit maman. Tu as déjà été témoin de bien des événements. À présent, l'obscur t'a remarqué et va tenter de te neutraliser. Tu es en danger, Tom. Toutefois, rappelle-toi ceci lorsque tu seras un homme, mon fils, ce sera au tour de l'obscur d'avoir peur, car tu ne seras plus la proie, tu seras le chasseur. C'est pour cela que je t'ai donné la vie." L'Épouvanteur et son apprenti, Thomas Ward, se sont rendus à Priestown pour y achever un travail. Dans les profondeurs des catacombes de la cathédrale est tapie une créature que l'Épouvanteur n'a jamais réussi à vaincre. On l'appelle le Fléau. Tandis que Thomas et M. Gregory se préparent à mener la bataille de leur vie, il devient évident que le Fléau n'est pas leur seul ennemi. L’Inquisiteur est arrivé à Priestown. Il arpente le pays à la recherche de tous ceux qui ont affaire aux forces de l'obscur ! Thomas et son maître survivront-ils à l'horreur qui s'annonce ?

À l’instar du premier tome, ce n’est pas un genre habituel dans mes lectures. Mais comme j’avais apprécié le début, on a eu la gentillesse de me prêter la suite ! (les amis qui lisent, c’est trop chouette, vraiment)

La Malédiction de l’Épouvanteur nous emmène à Priestown avec le maître et l’élève, lors du décès du prêtre Gregory, le frère de l’Épouvanteur. C’est l’occasion de régler une affaire difficile : celle du Fléau, une créature qui influence la population depuis sa prison souterraine… et qui pourrait bien être fatale à Tom et son maître. Néanmoins, leurs plans sont totalement chamboulés lorsqu’ils constatent la présence de l’Inquisiteur, un homme vicieux qui mène une chasse aux sorcières aussi violente qu’injuste… s’en sortiront-ils ensemble ?

J’avoue que quand j’ai commencé le roman, j’avais tout de même l’appréhension de lire des trucs qui allaient me faire flipper, d’autant plus que l’avertissement au dos du roman spécifiait d’éviter de lire ça la nuit. Néanmoins, je suis curieuse et j’avais envie de voir ce que ça pouvait donner. Et je n’ai pas été trop inquiétée ! Alors soit je suis plus résistante que je ne le craignais, soit j’ai bien réussi à bloquer mon imagination trop fertile… je pencherais pour la deuxième option.

Parce que oui, ce deuxième tome se lit très facilement, de façon très fluide, et il tient le lecteur en haleine. Il y a peu de temps morts, ce sont plutôt des temps de pause pour permettre à son héros de se remettre de ses émotions. Parce que oui, Joseph Delaney plante très vite le contexte d’un problème de taille, effrayant et qui apparaît comme insolvable. On se demande vraiment s’ils vont en venir à bout !

En plus de cela, un autre personnage légèrement (incroyablement) assoiffé de sang, violent et cruel fait son apparition. Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées ! L’Inquisiteur devient une menace aussi pesante que le Fléau, bien que très différent. Nos héros sont à la fois persécutés par des aspects imaginaires et surnaturels, ainsi que par d’autres qui sont réalistes, en provenance d’une autre époque.

Je dois dire ici que je suis encore surprise de voir à quel point l’auteur a osé aller jusqu’au bout de son intrigue. Il y a du sang, des morts, de la torture… alors certes, il n’y a que peu de détails et c’est tout aussi bien pour la pauvre chose sensible que je suis. Mais on est clairement mis en face d’une réalité crue et ça peut faire peur. C’est vraiment de l’horreur, et de l’horreur jeunesse. Je trouve que le tout est très bien manié, ça a de quoi embarquer un jeune lecteur (ou moins jeune, comme moi), le mettre en face de certaines peurs et prendre conscience de certaines réalités.

Le récit est porté par le jeune Thomas, qui prend des initiatives, brave les interdits de son maître, parfois… suivant beaucoup son instinct. Il n’est pas parfait, mais il mûrit, accepte de faire des sacrifices, sauf quand ça va à l’encontre de ses principes. Tom est vraiment un personnage qui veut écouter son cœur et qui pense apprendre pour aider les autres, du coup, même s’il n’est pas totalement parfait, intègre à chaque seconde, il reste un personnage super chouette à suivre !
De même, les personnages secondaires apportent une vraie épaisseur au roman, qu’on les aime ou non. Personnellement, j’aime beaucoup l’Épouvanteur, et en apprendre plus sur lui m’a ravie ! En revanche, concernant Alice, j’ai eu du mal à accrocher. On ne sait jamais sur quel pied danser avec elle, et c’est perturbant. Cela dit, ça indique que Joseph Delaney a réussi à lui faire un caractère bien spécifique !

L’imaginaire est encore une fois très bien étoffé, et on sent que l’auteur a vraiment pris le temps de tout se représenter, de créer ses règles, son intrigue pour tout ficeler et embarquer son lecteur. Ça marche très bien ! En plus de ça, sa plume est très simple, il joue sur les temps, comme si Thomas nous racontait l’histoire autour d’une table, et que nous l’écoutions avec attention. C’est simple, direct et on s’immerge très facilement dedans.

Au niveau des valeurs, l’intégrité a toujours sa place, le fait de suivre son cœur et ses principes aussi. Le courage est bien sûr présent, l’honnêteté, ou encore la place qu’on offre aux apparences. Les idées préconçues sont un peu malmenées dans ce roman et j’apprécie : certains hommes se présentent comme justes et ne le sont pas, ça fait réfléchir. De plus, la place offerte à l’Église et aux persécuteurs, ou aux personnes manipulées peut faire réfléchir les plus grands à des époques sombres et antérieures à la nôtre. J’aime beaucoup ça !

En fin de compte, La Malédiction de l’Épouvanteur a été une très bonne suite pour moi. Contrairement à ce que je craignais, je n’ai pas tremblé de peur mais apprécié le côté imaginaire encore développé par l’auteur, alors qu’il créait une intrigue qui m’a tenue en haleine. Le roman se lit très vite, la narration est fluide, et le tout fait réfléchir, avec de belles valeurs, portées par un héros qui grandit et évolue, tout en suivant son cœur. Attention quand même aux plus jeunes et à leur imagination fertile : le Fléau a de quoi vous faire trembler…
Ce sera un 16/20 pour moi !


Tome 3 : Le Secret de l'Épouvanteur



"L'hiver va être long et rude, mon fils. Tous les signes l'annoncent. Les hirondelles se sont envolées cers le sud presque un mois plus tôt qu'à l'accoutumée, et les premières gelées sont survenues alors que mes rosiers étaient encore en fleur Je n'avais jamais vu ça. Ça sera une période éprouvante : aucun de nous n'en sortira indemne. Aussi, ne quitte jamais ton maître. Il est ton seul véritable ami. Vous devrez vous soutenir l'un l'autre."
Alors que le froid se fait plus vif, l'Epouvanteur reçoit un message qui semble grandement le perturber. Il décide aussitôt de quitter Chipenden pour se rendre dans sa maison d'hiver, à Anglezarke. La vieille demeure est lugubre : dans les profondeurs obscures de ses caves sont enfermées des sorcières et des gobelins. Quant au mystérieux auteur de la lettre, qui rôde dans les parages, il se révèle être l'ennemi juré de John Gregory. Au cours de longs mois d'hiver, Tom découvre peu à peu le passé caché de son maître. L'Epouvanteur doit-il payer le prix de ses erreurs de jeunesse ? Lorsque certains secrets qu'il a toujours dissimulés, seront finalement dévoilés, Tom va se trouver en grand danger...

Je suis sur ma lancée, alors autant en profiter pour rédiger au moins une des 4 chroniques que j’ai sur les bras, non ? C’est parti !

Le troisième tome de L’Épouvanteur nous embarque à nouveau auprès de Tom, apprenti qui va encore vivre des retournements incroyables. Cette fois-ci, il est temps pour les deux hommes de partir dans la résidence d’hiver de l’Épouvanteur, et de faire face à une menace qui couve depuis des années… des êtres qui pourraient se servir de Tom pour parvenir à leurs fins… le jeune homme s’en sortira-t-il ?

Je suis toujours aussi épatée lorsque je finis un des romans de cette saga, parce que je m’attends toujours à ne pas apprécier. Comme c’est un genre que je ne lis habituellement pour cause de sensibilité trop prononcée (l’horreur et moi, ça colle pas), je m’étonne d’avoir aimé.

Alors oui, c’est de l’horreur et Tom fait face à des trucs qui transformeraient mes cheveux bruns en blancs en quelques secondes si je devais réellement y faire face. Pour être honnête, je crois que je me retiens de tout imaginer, et parfois, je sens le malaise poindre. Je trouve toutefois que ce qui est abordé est un imaginaire très intéressant, et il n’est pas absolument insupportable, gore ou horrible. C’est effrayant, mais ça consiste véritablement en une découverte, un apprentissage. J’aime beaucoup ce que Joseph Delaney fait de son univers. D’autant que les menaces que doivent affronter les héros ne sont pas toujours des créatures surnaturelles !

Tom est de plus un personnage qui reste très agréable à suivre : il est imparfait, se débat avec ses propres envies, ses principes et ce que l’Épouvanteur peut lui demander. Son apprentissage n’est pas facile, mais c’est un garçon de valeur, qui grandit, évolue dans sa façon de penser, et qui reste plein d’humilité. L’Épouvanteur aussi est un personnage qui est très agréable à suivre, à découvrir, parce que même s’il cache beaucoup de choses, il a une force en lui qui est belle à découvrir. Il reste un homme, un homme pas comme les autres, mais avec ses forces et ses faiblesses.

L’intrigue est prenante, dans ce troisième tome. Les éléments se croisent, se font et se défont, laissant le lecteur suivre en se demandant ce qui va bien pouvoir se produire, comment Tom va s’en sortir, parce que franchement, il a aussi le don de se flanquer dans des situations inextricables. On est vraiment pris dedans, il y a un bon rythme, avec des moments plus calmes (loin d’être inintéressants), et d’autres tellement prenants qu’on se cramponne au roman. En plus de ça, la mise en page est aérée, donc ça se lit super rapidement !

Que dire de plus ? J’aime beaucoup la plume de Joseph Delaney dans cette saga : il donne une réelle voix à Tom, qui raconte l’histoire. On se retrouve à la fois dans ses souvenirs, dans l’instant qu’on a l’impression de partager avec lui, et pourtant, on retrouve aussi ce recul que seul l’âge et l’expérience savent conférer. On plonge dans l’histoire, mais avec un petit quelque chose en plus. C’est assez subtil et je le salue !

Du point de vue des valeurs, j’aime beaucoup le tournant que prend l’histoire avec ce troisième tome : on sent vraiment que l’Épouvanteur et son apprenti sont des agents du Bien, de la Lumière, même s’ils côtoient l’obscurité et le mauvais. Les choix qu’ils sont amenés à faire éprouvent leurs valeurs, leur sens du devoir et les forgent vraiment. C’est pour ça que j’aime Tom, parce qu’il a vraiment un caractère altruiste malgré son jeune âge. Il est aussi très mature sur certains points, comme en témoigne sa relation peu évidente avec sa famille, qui va vivre aussi certaines épreuves dans cet opus. De quoi faire réfléchir sur notre humanité de bien des façons !

En fin de compte, ce troisième tome est encore et toujours une chouette découverte. Si je crains toujours de ne pas apprécier avant d’ouvrir le bouquin à cause du genre horrifique, j’aime retrouver Tom et son maître. Les aventures qu’ils vivent ici sont très prenantes, les rapprochent de la lumière, même s’ils sont réellement parfois dans l’obscurité. Tom est un personnage très agréable à suivre, porteur de belles valeurs dans les choix qu’il fait, et l’imaginaire développé par Joseph Delaney est vraiment intéressant ! Ce sera donc un 15/20 pour moi !


Tome 4 : Le Combat de l'Épouvanteur



Les sorcières de Pendle deviennent de plus en plus malfaisantes. Le plus inquiétant, c'est que les trois clans - les Deane, les Malkin et les Mouldheel - préparent une alliance. Ensemble, ils seraient capables d'invoquer le Diable en personne ! Tom et son maître vont se rendre là-bas pour éviter le pire. Mais avant, Tom Ward doit passer chez lui pour récupérer les malles que sa mère lui a laissées en héritage. Or, une fois sur place, il découvre que la ferme a été ravagée, la grange brûlée.

Il est temps pour moi de vous rédiger mon avis sur ce tome qui m’aura pas mal questionnée !

Dans Le Combat de l’Épouvanteur, Tom suit la décision de son maître de régler leur compte aux sorcières de Pendle, qui gagnent toujours plus en influence, augmentant la présence de l’obscur dans la région. Avant ceci, Tom doit faire un crochet dans sa famille pour récupérer les malles de sa mère… mais il s’avère que la maison a été brûlée, la pièce secrète ouverte et sa famille enlevée. Un coup des sorcières… de quoi précipiter le départ à Pendle, mais aussi gravement compliquer les choses !

Vous le savez sûrement si vous avez lu les chroniques que j’ai faites sur les précédents tomes, mais je crains toujours un peu ce que je vais trouver dans les romans de cette saga. Après tout, c’est de l’horreur, et même si c’est jeunesse, je reste sensible. Cette fois-ci, Joseph Delaney a effectivement touché un point sensible chez moi, même s’il a contourné avec pas mal d’habileté ce qui aurait pu devenir incroyablement effrayant.

En effet, sans vouloir spoiler, nous abordons ici le combat avec les sorcières de Pendle, mais aussi avec un ennemi qui là, me gêne. Par rapport à mes convictions, cela me gêne, parce que c’est un ennemi qui va me mettre mal à l’aise dans les tomes suivants. À l’heure qu’il est, j’ignore si je lirai la suite. Si Joseph Delaney a très bien contourné la chose dans ce tome, vu ce qui est annoncé, je me demande bien ce qui va nous tomber sur le coin de la truffe dans la suite.

Au-delà de ça, ce tome 4 a été une lecture plutôt agréable, malgré mes craintes. Ce n’était pas forcément ce que j’avais envie de lire, mais je me suis laissée embarquer dans les aventures de Tom, même si j’ai regretté de ne pas plus voir son maître, que j’aime beaucoup malgré ses abords un peu frustres. Tom est un personnage toujours aussi agréable à suivre, dont on apprécie la maturité et les choix, parce que même s’il fait des erreurs, il sait le reconnaître et revient bien souvent à une humilité qu’on pourrait oublier. Il se fourre dans des situations périlleuses (et c’est un euphémisme), mais on s’attache à lui et on aime le suivre.

L’histoire de ce quatrième tome ne connaît pas de temps mort : il y a toujours une tension qui maintient le lecteur, en plus de péripéties assez surprenantes. Joseph Delaney a vraiment un monde très fouillé, très riche, et ses intrigues en profitent largement. Même si c’est du jeunesse, on est pris dans un récit avec plusieurs strates, des problèmes qui sont tous liés et dont la résolution n’est pas évidente. C’est pour ça aussi que c’est super intéressant de suivre Tom ! Cela reste très abordable pour la compréhension des plus jeunes, mais c’est prenant, franchement. L’imaginaire est bien développé.

Cette fois-ci, Joseph Delaney a vraiment cherché, je crois, à mettre en valeur l’humain et non pas les créatures qui peuplent ses récits. Bien sûr, nous faisons face à des êtres étranges, à des sorcières, mais aussi à des villageois, des prêtres et à ce qui fait la part sombre ou lumineuse de chacun. Cela engage de belles discussions dans le roman et provoque de belles réflexions chez le lecteur, à mon sens, quel que soit son âge !

Cela m’amène à parler plus tôt que prévu des valeurs : bien sûr, Tom et son maître représentent toujours des soldats du bien, de la lumière. Pour autant, Tom n’est pas immaculé, et il se rend de plus en plus compte qu’il est difficile de tenir ses promesses, de se tenir à ses engagements, ses principes, et que c’est pourtant ainsi qu’on garde son cœur pur, qu’on parvient à ne pas sombrer non plus. Sa naïveté lui coûte, mais sa droiture le sauve. Il en va de même pour Alice, qui est un personnage que j’ai du mal à apprécier, mais qui permet de mettre en avant le fait que chacun peut suivre la voie de la lumière ou de l’obscur. Enfin, Tom est un bon modèle de courage, aussi. Enfin (pour ne pas écrire encore une trop grosse tartine), la présence du prêtre dans le récit offre une porte sur la religion qui ne me déplaît pas, je dois l’admettre !

D’un point de vue plus terre à terre, je ne comprends pas pourquoi on appelle ce tome le « Combat de l’Épouvanteur ». Il y a certes lutte, mais ce n’est pas au centre de l’histoire, pas comme cela avait été le cas pour les tomes précédents. Il n’en reste pas moins que cela reste prenant et intriguant, mais voilà, je n’ai pas trouvé dans ce roman ce que son titre annonçait. Et d’un certain côté, même si je suis soulagée de n’avoir pas réellement rencontré l’ennemi dont je vous parlais, j’ai un peu le ressenti que tout a fini comme un soufflé qui retombe. Une manière de prolonger l’histoire, qui j’espère, ne s’essoufflera pas ensuite !

En conclusion, le quatrième tome de cette saga a été agréable à lire pour moi, même s’il signe peut-être la fin de sa lecture à mes yeux. L’entrée d’un nouvel ennemi qui me perturbe pour la suite m’empêchera peut-être de me plonger dans les tomes suivants. Cela étant, ici, nous retrouvons un Tom qui ne cesse d’évoluer, de grandir et de gagner en maturité. L’imaginaire qui l’entoure est juste incroyable, et l’intrigue dont il fait partie est prenante, bien ficelée. Joseph Delaney va au bout des choses, côtoyant lumière et obscurité dans son récit de bien des façons, et offre beaucoup de facettes à ses personnages, ce qui est une richesse pour les lecteurs.
Ce sera donc un 15/20 pour moi ! Et à voir si je continue, à voir…

2 commentaires:

  1. Je partage entièrement ton avis sur ce tome.
    Il m'a aussi fait frémir alors que je ne suis plus une adolescente non plus.
    Il annonce une saga très prometteuse.

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  2. J'adoooore cette saga, je vais bientôt lire le 3ème tome :)

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