samedi 21 novembre 2015

Confessions d'un automate mangeur d'opium (Fabrice Colin et Mathieu Gaborit)

Paris, 1899... L'industrie, portée par la force de l'Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d'un continent à un autre. Dans cette ville moderne où s'ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de son ex-maîtresse et d'un singulier personnage créateur de robots...
Écrites à deux mains par deux jeunes auteurs incroyablement doués, ces Confessions d'un automate mangeur d'opium sont un bonheur d'imagination et de virtuosité littéraire, à découvrir au plus vite.

Certains m’ayant poussée à lire ce roman au plus vite pour savoir si l’achat valait le coup, j’ai décidé de sortir le bouquin quasi-immédiatement de ma PAL.

Ce roman de steampunk est l’histoire de Margo et Théo, un frère et une sœur, qui vont se retrouver mêlés à une sombre histoire d’automates meurtriers. La mort de la meilleure amie de Margo va les emmener bien plus loin qu’ils n’osent l’imaginer… lui, étudiant déjà les effets de l’éther sur le psychisme de quelques personnes, elle comédienne dont la renommée va crescendo. C’est parti pour une aventure épique dans un Paris renouvelé !

À dire vrai, là, même après un ou deux jours de réflexion, je ne sais pas encore si j’ai réellement aimé le roman. J’ai passé un assez bon moment de lecture, sans m’attacher plus que cela aux personnages. Cela tient peut-être de préférences sexuelles de Margo, qui ne sont pas les miennes, ou encore de son tempérament particulier, simplement, ou même encore de la quasi-obsession de Théo pour l’éther et ses effets. J’avoue avoir apprécié l’ensemble de l’histoire sans tout à fait m’accrocher.

J’ai vite plongé dans un roman qui laisse le soin au lecteur de découvrir pas mal de choses. Après tout, l’univers du steampunk demande aux lecteurs de bien vouloir s’imaginer une tonne d’éléments. Pour ça, le mélange entre ce que je connaissais de l’époque et les ajouts faits par les auteurs a été réussi, ça en devenait presque fascinant.

La lecture a été rapide, d’autant plus qu’il est réellement agréable de se plonger dans un objet-livre aussi remarquable que cette édition toute dorée. Avec le recul, je me rends compte que l’ensemble de l’histoire est assez coupée, c’est court et j’aurais aimé en savoir plus sur comment Théo et Margo se sont retrouvés, puisqu’apparemment, ils n’ont pas la même mère. J’ai un sentiment de décontextualisé par rapport aux histoires globales des personnages, même si l’univers dans lequel ils évoluent est assez bien brossé.

En dehors de ceci, le fait que le roman soit court ne laisse pas tellement de place aux temps-morts, ce qui peut être un bon point, il est vrai. Les actions s’enchaînent, la résolution de problèmes aussi, s’ensuivant généralement par l’apparition d’un problème encore plus compliqué. Parfois, aussi, le dénouement de certaines scènes m’apparaissait trop facile : c’est chouette que Théo vienne sauver Margo, mais avec une telle exactitude par rapport à la menace que c’en serait presque joué.

En dehors de ceci, il faut reconnaître un talent certain de la part des deux auteurs, puisqu’on ne sent pas qu’il y en a deux, justement, hormis dans la richesse du monde et le côté fantastique apporté. Il y a en effet une petite étincelle qui rend ce livre presque fascinant, avec une touche d’humour que nous n’allons certainement pas renier et qui n’a pas manqué de me faire sourire. La seule chose que j’aurai à redire, c’est que les divagations de Margo sur ses anciennes maîtresses ne m’intéressaient pas. D’autant que Théo, lui, n’en fait aucune (ce qui est peut-être mieux, au fond).

La fin du roman appelle certainement à une suite, et les dernières pages sont fantastiques, il faut l’avouer. On baigne dans une ambiance de semi-rêve avant que tout n’éclate et se précipite pour notre plus grand bonheur. Il y a un rythme qui est très bien géré, les réactions des personnages aussi (vous comprendrez pourquoi en lisant).

En conclusion, Confessions d’un automate mangeur d’opium est une lecture rapide, assez agréable, même s’il y a quelques petits « moins » que j’ai pu relever. J’ai eu du mal à réellement m’attacher aux personnages, notamment parce que j’ai eu une impression de décontextualisation (on n’en sait pas tellement sur leur passé, au final). Ceci dit, l’univers développé mêlant le Paris de l’Exposition Universelle et le côté steampunk était vraiment chouette, et l’intrigue en elle-même ne manquera pas d’emballer au moins un peu le lecteur. Il n’y a en tout cas pas de temps morts, et on ne sent pas qu’il s’agit de deux auteurs au lieu d’un, ce qui indique un excellent travail de ce côté-là !
Bref, pour moi ce sera un 15/20 et je le conseille quand même, ça change un peu !

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