mardi 8 septembre 2015

La Gloire Écarlate (Fabrice Pittet)

Impuissant, le jeune chasseur Bastan voit tout un village se faire massacrer par des brigands quand une troupe de Radashiens, payée par le roi, vient leur porter secours. Bastan part aussitôt rejoindre ces mercenaires, réputés sur tout le continent pour leur efficacité et leur férocité. La formation aussi inhumaine que dangereuse lui apprendra pourtant le sens du mot fraternité... et que la gloire s’achète au prix du sang. Le jour de la dernière épreuve approche...

Vous vous souvenez sans doute que j’ai lu la nouvelle Par-delà les Ondes du même auteur le mois dernier ? Sinon, tant pis, c’est bien parfois, les rappels !
Fabrice Pittet m’avait gentiment proposé son autre univers et je peux vous dire que je n’ai pas traîné pour accepter et qu’encore une fois, c’est une réussite !

La Gloire Écarlate nous présente Bastan, un jeune chasseur qui, un jour de massacre, va découvrir sa vocation. Ces archers qui viennent de délivrer ces pauvres gens ? Il en fera partie. Ils sont son idéal et il fera tout pour se hisser à leur rang. Qu’importe la formation sanguinaire et incroyablement difficile, il le fera. Il sera l’un des meilleurs… il y parviendra. Il atteindra la Gloire Écarlate, lui aussi.

L’auteur m’avait tranquillement prévenue que c’était un univers un peu plus hard et sanguinaire. Alors certes, je suis toutefois heureuse de vous dire que pour une fois, ça a très bien collé ! Cela tient en fait à ce que Fabrice Pittet sait installer une ambiance sérieuse et tendue, prenante et presque réaliste et pourtant avec cette dose d’imaginaire sans passer par la case « je fais du gore à foison, tatam !! ». Je sais que ça peut paraître stupide, c’est toutefois bien souvent ce qui parvient à me dégoûter de certains univers de fantasy.

Là, non, on a des passages qui craignent un peu, quand on réalise ce qui se passe vraiment, on est dérouté et un peu nauséeux à l’instar de Bastan, et cependant… on est happé (puis, il n'y a pas que des scènes qui craignent, non plus !). Parce qu’en effet, plus l’histoire avance, plus elle gagne en intensité. C’est normal, Bastan cherche à atteindre son but, et plus les pages s’amenuisent, plus on s’en approche…

Comme dans Par-delà les Ondes. Sauf que là, la morale est un peu plus cruelle. J’avais cerné la fin depuis un bon bout de temps, et j’ai été satisfaite de voir que j’avais vu juste ! D’ailleurs, elle est parfaite, cette fin. Encore un peu sadique (Fabrice, c’est pas bien, faut quand même que je te le dise, même si en fait ça donne un truc génial ici !), mais nickel !

J’ai plongé dans une espèce de caste particulière : les Radashiens, et j’ai apprécié d’évoluer au milieu d’eux. Je ne vivrais pas en leur compagnie, j’admets néanmoins que c’était très intéressant de découvrir tout ça ! En plus, je trouve que Bastan est un très bon personnage pour porter tout ça : si son évolution psychologique est moins décrite que pour Elpheen, il y en a une et j’avoue avoir aussi apprécié de le voir changer. Pas forcément sur la bonne voie, ça sert cependant à la morale qu’on peut en tirer. J’aurais presque un sourire à y repenser (je suis sadique aussi, il faut le savoir).

La plume ? Vraiment sympa, encore une fois. On sent que l’auteur s’attarde sur les éléments essentiels mais aussi parfois sur des choses qui lui plaisent et qui donnent l’impression au lecteur qu’il a aimé s’attarder dans cet univers pour nous le partager au mieux. C’est plus sanglant, ça reste toutefois dans les canons de la fantasy qu’on peut lire tranquille (peut-être pas au début, d’accord, mais c’est du bon !).

En conclusion, La Gloire Écarlate est une nouvelle que je craignais un peu pour son contenu et qui m’a finalement embarquée aussi bien que Par-delà les Ondes, bien que j’aie deviné la fin très rapidement. Elle me plaît bien, cette fin, quelque part. C’est-à-dire que pour une nouvelle, elle correspond parfaitement. Aux côtés de Bastan, un personnage intéressant à suivre dans ses méandres et son évolution, vous découvrirez le monde fermé et difficile des Radashiens. Ce ne sont pas des tendres, au contraire… et je resterais pas en leur compagnie. Mais c’est intéressant à découvrir et on peut en tirer ses propres conclusions et choisir la morale qu’on veut aussi !
Ce sera donc un 16/20 pour moi et merci de ta confiance, Fabrice !

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