vendredi 26 juin 2015

Freak City (Kathrin Schrocke)

Mika vit dans le monde "normal" : ses potes, sa petite soeur envahissante, la musique et sa copine Sandra… qui veut faire une pause.
Léa vit dans un monde semblable : sa meilleure amie Franzie, sa famille difficile, le cinéma et les sorties au café Freak City. A une différence près : Léa est sourde.

Freak City est un roman qui traînait depuis une longue période dans ma Wish et que j’ai pu me procurer puisqu’il rentre dans les livres que je vais utiliser pour mon mémoire (si tout va bien).

Ce court roman est l’histoire de Mika, un jeune homme normal, qui vit son premier chagrin d’amour et a passablement du mal à le vivre. Il faut dire qu’aussi, son ex-petite-amie Sandra ne lui facilite pas la tâche. Ses potes ne parviennent pas à détourner ses pensées d’elle, jusqu’au jour où Mika va entrer au Freak City et faire la connaissance de Léa.
Cette jeune fille est belle, intelligente et… sourde. Même si ses intentions premières n’étaient pas de se rapprocher véritablement de Léa, Mika va quand même découvrir une personne voire même un monde nouveau, à part, qui va peu à peu changer sa vie.

Depuis que j’avais croisé ce livre en rayon, j’avais envie de découvrir ce qu’on pouvait raconter sur la surdité dedans et tout simplement comment notre histoire d’amour, ou d’amitié, on ne sait pas trop au vu du résumé, va bien pouvoir survenir.

Ce roman a été une agréable lecture, d’autant plus que ce qui est présenté sur la surdité est totalement vrai, en tout cas en concordance avec les enseignements que j’ai reçus, donc je trouve que c’est un énorme plus pour l’ensemble. Sans compter que le tout est amené avec justesse et de façon équilibrée : Mika découvre les différents éléments au fur et à mesure qu’il se rapproche de Léa.

En même temps, ce livre est peut-être une histoire entre une sourde et un entendant (disons les choses comme elles sont), c’est avant tout aussi à mes yeux une histoire d’adolescents. Je veux dire, Mika et Léa vivent chacun leur vie, ce sont des ados et ils réagissent  en accord avec cet âge ! Pour Mika, que nous suivons dans le bouquin, c’est le fait de vivre son premier chagrin d’amour, de penser souvent au sexe, de ne pas se faire comprendre de ses parents, de s’éloigner de ses potes un peu malgré lui… quant à Léa, c’est aussi de ne pas être comprise de sa famille, de rencontrer des garçons, de traîner avec sa meilleure amie, de faire ses choix quant à l’avenir… tout ceci mêlé à sa surdité.
Nos deux « héros » sont donc agréables à découvrir et à suivre !

En résumé, si vous voulez, c’est un roman de vie qui nous présente les choses de manière très simple et juste, à l’instar d’un roman d’ados normal, en incluant la surdité et tout ce qui s’y réfère. J’ai énormément aimé ceci. Parce que Mika se pose des questions, qu’il interroge, et qu’à travers lui, le lecteur qui ne sait pas prend conscience de tonnes de trucs.

On pourra parler aussi d’autres éléments comme la relation avec les parents, qui n’a rien d’aisé… avec en plus en filigrane des choses que l’on devine forcément sans que cela soit dit explicitement. Sur l’instant, j’ai du mal à vous dire tout le bien que j’en pense, parce qu’il y a au final tellement de trucs abordés… vous avez même envie de baffer Sandra, l’ex de Mika, parce qu’alors elle, c’est aussi cas pour la science, avec un K majuscule, comme on dit, hein !

Chaque élément est apporté sans que cela sorte du réalisme, qu’on ait l’impression que ça fasse trop, ou qu’on plonge dans un truc qui va nous barber. Non, vraiment, le fait que l’on puisse suivre l’ensemble à travers les yeux de Mika est un gros plus. D’autant que nos personnages se frittent parfois, donc ça rend les choses un peu plus épicées.

Oui, la relation entre les différents personnages de l’histoire n’est pas toute rose et ils ne marchent pas tous sur des œufs : parfois, c’est la confrontation oblige et entre Léa et Mika, ça m’a beaucoup plu. Il est vrai que le deuxième a tendance à rester bouche bée, mais la première ne se laisse pas faire et je lève bien haut le pouce ! En plus, j’veux pas dire, mais se disputer par signes, ça doit être quelque chose.

Enfin, la plume de l’auteure est sans fioritures, mais elle colle bien à l’histoire, en effet. Elle sait apporter avec justesse des éléments sur la culture sourde, tout en mêlant des aspects beaucoup plus « généraux », si l’on veut, à travers Mika. Quand on ressort de la lecture, on est obligé de constater que si la surdité est un élément central, il y a bien plus que cela en vérité à l’intérieur. C’est comme pour le handicap : ça fait partie d’un tout et ce n’est pas là-dessus qu’il faut se focaliser. Penser ensemble (de la personne) et non pas déficience (quelle belle phrase, dites !).

En conclusion, Freak City aura été une très chouette lecture ! Je suis toujours sceptique quand je commence un livre sur un quelconque handicap, je dois quand même avouer que là, les éléments sont vrais, il n’y a pas de stéréotypes dans nos personnages. Non, les stéréotypes servent à l’histoire, pour montrer les freins que la surdité peut amener dans le parcours d’une personne. C’est pour moi un roman qui parle encore de mille et une choses de façon juste et intéressante. Un roman d’ados pour en apprendre plus et pour s’émerveiller un petit moment !
Ce sera un 16/20 pour moi !

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