dimanche 26 octobre 2014

Toute vie est belle : Henri Gesmier, prêtre des marginaux et des jeunes (Antoine Bellier)



Henri Gesmier, dit Riton, a choisi de le vivre son ministère de prêtre aux périphéries de l'Église, en particulier comme éducateur en prison. Accompagnateur des vocations sacerdotales à la Mission de France, il rencontre de nombreux jeunes en recherche. Son credo : écouter sans imposer, guider sans diriger, faire éclore le meilleur de chacun. Actuellement chapelain du Mont-Saint- Michel, il livre le témoignage d'un prêtre qui porte l'odeur de ses brebis, selon l'expression célèbre du pape François. Un témoin de la force transformatrice de l'Évangile.

Il est toujours assez difficile à mes yeux d’écrire un avis sur un témoignage, sur une biographie ou tout autre bouquin se rapprochant d’écrits de ce genre. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas juger une vie, une personne, ni son histoire.

Alors je vais essayer de parler au mieux du ressenti qui a été le mien durant ma lecture de Toute vie est belle. Premièrement, je tiens à remercier Babelio de cette chance qui m’a été offerte de pouvoir lire ce livre grâce à la Masse Critique !

Toute vie est belle nous permet de faire la connaissance d’un prêtre pas comme les autres. Un prêtre qu’on dit « ouvrier », mais surtout un prêtre qui a su se mettre à l’écoute des autres, qui a su vivre et qui sait encore vivre l’Evangile au quotidien. Il a été éducateur, en prison, auprès de jeunes, prêtre tout simplement, et encore une multitude de choses. Henri Gesmier, ou Riton, selon ses proches, est un homme qui n’a pas eu une vie facile mais qui a décidé de se consacrer aux autres…

Mon résumé ne reflète pas exactement toute l’ampleur du livre, et j’en suis désolée, mais vous savez bien que je ne suis pas douée pour cette étape des chroniques, cela ne s’arrange pas forcément…
Bref.

Quand j’ai commencé le livre, je ne savais pas exactement sur quel genre de biographie j’allais tomber. Il y a l’idée qu’on s’en fait, et puis la réalité du livre. J’avoue que la première partie du livre a été pour moi assez difficile, non pas dans sa lecture mais pour réussir à m’y retrouver et à m’y accrocher. Pourquoi ? Je pense que c’est le style narratif qui a fait ceci. Antoine Bellier a très bien réussi à mêler toutes les informations concernant la vie d’Henri Gesmier, néanmoins, au bout d’un moment, il m’était difficile de continuer à me construire une image de ce prêtre particulier. En même temps, c’est aussi bien parce que celui dont on tire le portrait, en quelque sorte, n’aime pas qu’on parle de lui et préfère que les autres le fassent, ce qui donnait des regards croisés dans le résumé de sa vie.

Ensuite, se trouve un chapitre « Dialogue » entre Antoine Bellier et Riton lui-même, et j’avoue que cet échange a redonné un souffle parfait pour le bouquin et pour appréhender Henri Gesmier d’un autre point de vue. On avait l’impression que tout était spontané, et les Regards apportés après sont aussi parfaits dans la suite.

On découvre ainsi au fil des pages un homme que beaucoup admirent et qui n’a eu de cesse de vouloir apporter l’amour, l’espoir et le Christ aux autres, sans jamais les forcer, mais en se donnant entièrement. Ce qui est extraordinaire, dans ce bouquin ? Pour ceux qui ont la foi, cela nous permet de réaliser que chacun a ses doutes, mais que le Christ est une force et qu’on peut trouver l’envie et les moyens de continuer aussi dans les autres. Pour ceux qui ne croient pas, cela contribue, je pense à montrer que les prêtres n’ont pas attendu le pape François pour sortir des murs de l’Eglise, et qu’ils sont profondément humains, imparfaits.

Bref, un livre d’amour, mais de douleur et de persévérance aussi. Pour montrer qu’en effet, Toute vie est belle. Qu’il vaut toujours la peine de se battre pour chacun, et que chaque être a besoin d’être écouté, même lorsqu’il est au plus bas. C’est aussi le regard que l’on porte sur quelqu’un qui le façonne et l’aide à se reconstruire ou à se détruire.

Le reproche que j’aurais à faire concernant ce livre ? Hormis le fait que la première partie ait presque fini par me lasser parce que même si c’était très bien construit, cela aurait peut-être pu être amené autrement pour moi (j’ai tellement l’habitude que la personne raconte elle-même son histoire que, forcément, cela a eu des conséquences ici), c’est le prix qui me fait tiquer. 18€50 pour un livre qui fait un peu plus de 200 pages, je trouve que c’est très cher. Bien sûr, pour le contenu, je peux comprendre, et pour le travail passé dessus, mais j’avoue que ce n’est pas cela qui attirera le lecteur… et c’est bien dommage.

En conclusion, même si ce n’est pas un témoignage qui aura eu un effet coup de poing ou de cœur, je le trouve vraiment intéressant et enrichissant. Lire le parcours d’Henri Gesmier nous permet de faire le point sur nous-mêmes et non pas d’admirer sans fin cet homme qui possède ses doutes et ses failles, mais de contempler la force qui l’anime et de nous donner envie à notre tour de nous donner aux autres, d’écouter cet appel de l’humanité, d’une certaine manière.

J’espère avoir écrit un avis qui saura donner envie à certains de tenter l’aventure, comme je l’ai dit, il est toujours assez difficile d’écrire sur ce genre d’écrits ! Un superbe témoignage sur la force de l’Evangile et surtout le don de soi !

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